Le sacrifice des profs de la FAE

Le grand drame d’un syndicalisme autant axé sur le maraudage ou la peur du maraudage c’est que les affiliés du Front Commun vont laisser Mario Dumont et compagnie expliquer au Québec au grand complet que la Grève ne sert à rien. Il ne répondront pas que le peu que la négociation 2023 a été chercher est dû au sacrifice des enseignant-es de la FAE.

Pour certain-es, c’est probablement une question de fidelité. Quand tu passes autant de temps à te battre pour ta centrale et que le gros du monde que tu cotoies font sensiblement la même chose que toi, ça doit devenir dur de tout remettre en question. C’est rought comme gymnastique mental s’investir autant tout en restant critique.

Mais pendant ce temps là, Dumont jase. La Grève Générale était une erreur stratégique.

Il doit aussi y avoir un peu d’égo dans tout ça. Le ralliement au drapeau est fort dans les assemblés syndicales, on n’est pas partout habitué à devoir réellement échanger avec les membres. De là, t’imagines passer toute tes semaines à mettre sur pied des stratégies pour essayer d’aider tes membres et soudainement, sans crier gare, tu te fais critiquer publiquement en assemblé par un ti-coune payé comme de la marde dont tu n’as jamais entendu parler? C’est facile d’oublier que c’est finalement pour lui que tu travail et que ses questions et ses critiques sont enfaite le signe d’une saine démocratie.

Mais pendant ce temps là, Martineau jase. D’ailleurs, elle n’a pas servie à grand chose cette grève là.

Pour d’autres, on confond probablement fins et moyens. Quand tes membres génèrent autant en cotisations, ça devient facilement très important de t’assurer que personne ne te les volent. Plus important que d’essayer de leur offrir des conditions gagnantes dans un système qui en fait toujours les grands ou petits perdants? Par moment, très certainement.

Et pendant ce temps là, l’ancien président de la FAE saisi le micro pour se faire du capital politique. C’était surement bien mieux dans son temps.

Se remettre publiquement en question, c’est aussi dangereux pour un executif syndical que pour des conseillers. Le pire, c’est que se remettre en question c’est parfois juste prendre le temps de souligner les bons coups des autres. Mais c’est gros un syndicat, c’est beaucoup de monde et donc beaucoup de discours différents. Dire que tel syndicat a bien fait les choses, c’est devoir expliquer pourquoi ce n’est pas ce qui a été fait. L’expliquation est peut-être logique et légitime (peut-être), mais elle ne sera jamais accepté au grand complet par tout le monde. C’est souvent plus simple de limiter le nombre de discours qu’on peut entendre en même temps. Ouvrir la porte aux critiques et aux remises en questions, c’est tendre une perche à l’opposition qui pense qu’elle fera mieux que l’executif en place et laisser la place aux syndicats concurents qui vont se faire un plaisir d’ajouter de l’eau au moulin afin de venir gagner des votes quand le maraudage viendra. On ne se mentira pas, quand on est en place, ça devient vachement désagrable la démocratie.

Sauf que pendant ce temps là, Mario, Richard et Sylvain jasent, les gens oublient et le monde s’appauvrie.

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