Face aux coupures dans le financement, divers organismes communautaires montréalais se sont réunis hier dans le but de faire connaître leur mécontentement. Une manif fut organisée en collaboration avec l’Association québécoise pour la promotion de la santé des personnes utilisatrices de drogues (AQPSUD), le Groupe d’intervention par les pairs (GIAP) et plusieurs camarades du SITT-IWW Montréal afin de manifester leur soutien et de joindre leurs voix à celles des travailleurs et travailleuses du secteur qui en ont plus que marre de devoir déshabiller paulette pour habiller pierre! En chanson, le groupe Union Thugs s’est fait porte voix de la cause défendue en cette journée, et le groupe SOS Itinérance s’est chargé de nourrir les affamé-es qui ont sillonnés les rues du Centre-Sud.
Cette année, c’est le Festival d’Expression de la Rue [FER] qui a fait les frais des ciseaux aiguisé du gouvernement Trudeau, pourtant ce ne sont pas les sous qui manquaient (500 millions de dollars) pour célébrer, l’espace d’une journée, les 150 ans de la fédération canadienne: triste héritage colonial du
raciste John A. Macdonald. Compte tenue des réductions constantes dans les budgets alloués par les différents paliers gouvernementaux, les travailleurs et travailleuses du GIAP, comme d’autres, ont dû faire des choix déchirants: « dans un contexte où nous peinons à maintenir nos services réguliers, nous manquions de ressources pour organiser le festival. » Au municipal, on ajoute l’insulte à l’injure en investissant des dizaines de millions de dollars dans des frivolités telles que la formule e et l’illumination d’un pont rouillé aux os. On sent bien que malgré ses belles paroles, le maire Coderre se fout bien des impacts sur la population de ses choix financiers digne d’un enfant roi dans un Toys-R-Us pour milliardaire… C’est pourquoi la 21e édition du FER n’aura pas lieu en 2017.
Le FER c’est une tradition, un lieu de réjouissance mais aussi d’échange: un des rares espaces publics où les gens.es de la rue peuvent se sentir inclus et non chassés par des gardes de sécurité en quête d’émotions fortes. D’ailleurs, cette situation se fait de plus en plus sentir dans le bas de la ville avec les divers projets de ‘’revitalisation’’ des espaces publics tel que le méga projet des ‘’Jardins Gamelins’’ qui a servi à mettre en place un système d’apartheid social en retirant de force l’accès à la place Émilie-Gamelin aux personnes itinérantes qui y séjournaient depuis toujours.
C’est donc pourquoi nous avons pris la rue, pour ceux et celles qui y vivent, y travaillent et l’on a cœur. C’est aussi pourquoi nous croyons qu’en tant que membres du SITT-IWW nous devons tisser des liens forts avec toutes celles et ceux qui se battent quotidiennement pour assurer la santé et la sécurité des population stigmatisés par les gouvernements capitalistes, les banquiers, les patrons et les riches propriétaires. Ensembles nous crions: On s’laissera pas faire!
Kacim